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CPLF 2022 – une analyse géographique de l’asthme sévère et de sa prise en charge en France

Rédigé le Jeudi 27 Janvier 2022 à 09:28 |



A retenir
S’il n’y avait pas de corrélation entre la prévalence de l’asthme sévère et la densité de pneumologues sur le territoire français, il existe en revanche une importante corrélation entre cette dernière et la nature du traitement prescrit. En effet, au niveau départemental, il existe bien un lien entre l’offre en spécialistes et la prescription de biothérapies, tandis qu’il existe un lien inverse entre cette densité et la prescription de corticothérapie générale. 
Cette observation est issue d’une étude menée à partir des délivrances aux patients asthmatiques sévères sur 2018-2020 issues de la base de données privée IQVIA (incluant 70% des pharmacies du territoire). Elle a fait l’objet d’une présentation au congrès de la Société française de pneumologie (CPLF) qui s’est tenu à Lille du 21 au 23 janvier 2022. 
Pas de corrélation entre asthme sévère et densité médicale
Au niveau national, la prévalence moyenne d’asthme sévère est de 157 patients pour 100.000 habitants, et elle est schématiquement la plus élevée dans les territoires les moins peuplés, les départements ayant la prévalence la plus élevée étant les Hautes-Pyrénées, le Lot-et-Garonne, le Finistère, les Côtes-d’Armor et l’Orne. La densité des pneumologues est, elle, de 4,3 pour 100.000 habitants en moyenne.
L’analyse territoriale conduite par les auteurs a mis en évidence quatre profils de territoires :
- 22 départements où la prévalence d’asthme sévère était faible et le nombre de pneumologues important, essentiellement Paris et sa petite couronne et la moitié est de la France (dont Nord, Alsace, PACA, une partie du territoire Rhône-Alpes et de Midi-Pyrénées) ;
- 15 départements où la prévalence d’asthme sévère et le nombre de pneumologues sont élevés, avec notamment une ligne au Nord de Paris, depuis le Calvados jusqu’à la Meuse, et quelques départements épars dans le centre, les Pyrénées, Bourgogne et PACA ;
Ces territoires ont une offre de soins supérieure à la moyenne nationale. Par contraste, les 57 départements restants avaient une offre inférieure, avec :
- 20 départements où la prévalence d’asthme sévère et le nombre de pneumologues sont faibles, en Gironde, Dordogne et sur une ligne allant de la Loire-Atlantique à la grande couronne francilienne, et une seconde allant de l’Yonne à la Drôme ;
- 37 départements ont la situation la moins enviable, avec une prévalence d’asthme sévère élevée et un nombre faible de pneumologues : ils sont situés sur le reste du territoire (majeure partie de la Bretagne, de la Bourgogne, de Poitou-Charentes, et du sud-ouest de la France).
Une prise en charge dépendante de l’offre de soins
Sur le plan de la prise en charge, 57% des asthmatiques sévères recevaient une association fixe de CSI-LABA (corticoïdes inhalés - béta-2 agonistes à longue durée d’action) et un tiers environ étaient traités par des corticoïdes oraux en continu, dont 79% recevant des doses comprises entre 5 et 20 mg/jour. Les biothérapies concernaient 16% des asthmatiques sévères, dont 47% étaient aussi sous corticoïdes oraux (5-10 mg/j). L’utilisation des biothérapies a augmenté de 4,2 points en 2020 par rapport à 2018.
L’analyse statistique a montré que les territoires où l’offre de soins est la plus élevée sont ceux où les biothérapies sont les plus souvent prescrites alors, qu’à l’inverse, les corticoïdes oraux étaient plus souvent prescrits dans les territoires ayant une faible densité de spécialistes. Ces différences identifiées en France doivent contribuer à améliorer les disparités régionales de prise en charge de l’asthme sévère.
L’asthme sévère n’est pas suffisamment reconnu en soins primaires ; les patients concernés bénéficieraient d’une amélioration de l’offre de soins et de la prise en charge dans les déserts médicaux.








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