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Entretiens de Nutrition 2022 – Intérêt des prébiotiques contre l’obésité0

Rédigé le Jeudi 9 Juin 2022 à 16:08 |



De nombreux articles et études ont décrit les liens entre microbiote, obésité, diabète de type 2 et hépatopathies hepatiques… Une session des Entretiens de Nutrition de l'Institut Pasteur de Lille a abordé quelques-uns des éléments de preuve et de prise en charge aujourd'hui existant dans l'obésité. 
 

Les éléments communs à ces études décrivent la diminution de la diversité bactérienne, la diminution de la présence de certaines bactéries favorables (bifidobactéries,  Faecalibacterium prausnitzii, Akkermansia, Dysosmobacter productrice de butyrate…) ou à l’inverse la diminution d’espèces plus délétères (genre Desulfovibrio, Prevotella…). Elles conduisent notamment à une altération de la fonction barrière de l’intestin, qui conduit des éléments bactériens ou des métabolites à passer dans la circulation sanguine et à conduire à certaines dérégulations. D’autres bactéries contribuent également à métaboliser certains acides aminés en composés délétères. Ainsi, la production de phénylacétate par Escherichia coli ou Klebsiella peut contribuer à produire de l’éthanol en faibles quantités, toutefois délétères pour le tissu hépatique. Outre les aspects purement biologiques, des associations ont été décrites entre dysbiose et addictions alimentaires. Leur fondement biologique est encore incomplètement décrit, mais les composantes endocrines ou inflammatoires liés à la dysbiose sont certainement en jeu. C’est notamment le cas pour des taux élevés de Coprococcus ou des taux réduits de Sutterella ou de Lactobacillus.  Des phénomènes similaires ont d’ailleurs été décrits entre la dysbiose des sujets alcooliques et le craving (pulsion de consommation), médiés par l’IL-8.

Le bénéfice des fibres

Parmi les approches thérapeutiques en développement, sont explorées la transplantation de microbiote fécal, l’utilisation de phages spécifiques des bactéries délétères, de métabolites bactériens ou encore de prébiotiques : ces derniers sont des nutriments échappant à la partie haute de l’intestin et pouvant être utilisés par certaines bactéries favorables à la santé intestinale.

Parmi eux, des fructanes de type inuline se comportent comme des fibres et sont utilisés par certaines bactéries intestinales, comme les bifidobactéries, ce qui peut leur conférer un avantage prolifératif sur le plan intestinal par rapport à d’autres espèces. L’inuline, extraite de la racine de chicorée améliore la fonction barrière de l’épithélium intestinal, la fonction endothéliale, le taux de GLP1 utile à la régulation de la glycémie et de la satiété, et modifie l’absorption des lipides et des glucides. Ces effets bénéfiques ont pu être démontrés non plus à partir d’une supplémentation mais en augmentant la consommation de légumes riches en inuline (projet Food4Gut). En augmentant la quantité de fibres consommées de 18 à 31g par jour durant 15 jours, la richesse du microbiote en bifidobactéries était notamment accrue, avec une réduction des envies de manger des aliments gras. Chez des sujets obèses, versus placebo, la supplémentation d’inuline durant 13 semaines versus placebo, associés avec des conseils sur l’alimentation, conduit également à une amélioration du tour de taille et de la PAS, ainsi qu’une amélioration de l'IMC et de l’insulinémie à jeun, avec augmentation des bifidoactéries.

Pour autant, il existe une grande variabilité de réponse entre les sujets obèses. Elle repose d’une part sur le traitement concomitant par la metformine : celle-ci ayant été décrite comme apte à modifier favorablement le microbiote, l’inuline a moins d’effet bénéfique lorsqu’elle est administrée à des sujets déjà traités par l’antidiabétique. La composition initiale du patient peut aussi conduire à une disparité de réponse à l’inuline, ceux présentant des Akkermansia et des Entérococcus, ayant par exemple plus de chance d’avoir une amélioration de l’IMC. Enfin, l’activité physique associée à l’inuline conduit à une meilleure amélioration plus conséquente de l’IMC, de l’insulinémie à jeun et à l’amélioration de la composition du microbiote. Ses caractéristiques ainsi que celles et du patient sont donc importantes à prendre en considération pour envisager des interventions nutritionnelles personnalisées









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