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Cancer : une réponse indétectable des anticorps après la vaccination contre le COVID-19 prédit l’infection perthérapeutique

Rédigé le Dimanche 1 Janvier 2023 à 11:45 |



Les patients atteints d’un cancer qui ont présenté une réponse indétectable des anticorps après la vaccination contre le COVID-19 font face à un risque 3 fois plus élevé d’infection perthérapeutique par le SARS-CoV-2 et à un risque plus de 6 fois plus élevé d’hospitalisation liée à l’infection que ceux qui obtiennent une réponse positive des anticorps, d’après une nouvelle étude  publiée dans la revue JAMA Oncology.

Les chercheurs concluent que ces résultats appuient l’utilisation du test de détection des anticorps dirigés contre la protéine Spike du SARS-CoV-2 pour identifier les patients présentant le niveau le plus faible de protection et d’immunité dérivées des anticorps contre le virus.

« Le test de détection des anticorps pourrait permettre à ces personnes de prendre des mesures préventives supplémentaires afin de réduire le risque d’infection », écrivent l’auteur principal, Lennard Y. W. Lee, DPhil, de l’Université d’Oxford (University of Oxford), au Royaume-Uni, et ses collègues.

Les personnes immunodéprimées, y compris les patients atteints d’un cancer, sont beaucoup plus susceptibles de présenter une infection perthérapeutique après la vaccination contre le COVID-19. Cependant, l’identification des personnes présentant le degré de protection le plus faible et qui sont donc les plus à risque de contracter une infection perthérapeutique reste moins évidente.

Dans le cadre de la présente étude, les chercheurs ont évalué 4 249 résultats de test de détection des anticorps dirigés contre la protéine Spike du SARS-CoV-2 chez 3 555 patients atteints d’un cancer et 294 230 résultats de test chez 225 272 participants témoins non cancéreux issus de la population générale. Les tests de détection des anticorps ont été réalisés après la deuxième ou la troisième dose de vaccin.

 

Dans le groupe cancer et dans le groupe témoin, les personnes ayant reçu une troisième dose présentaient des titres d’anticorps significativement plus élevés que celles ayant reçu seulement 2 doses (11 146,5 U/ml contre 8 765,0 U/ml pour la cohorte de patients atteints d’un cancer, et 23 667,0 U/ml contre 12 126,0 U/ml pour la cohorte témoin).

Les patients atteints d’un cancer étaient significativement plus susceptibles de présenter une réponse indétectable des anticorps anti-protéine Spike que les patients témoins qui n’étaient pas atteints d’un cancer (4,68 % contre 0,13 % ; P < 0,001).

Les patients atteints d’une leucémie ou d’un lymphome présentaient les titres d’anticorps les plus faibles. 19,3 % n’ont présenté aucune réponse détectable des anticorps au vaccin, contre 4,2 % des patients atteints de tumeurs d’organes solides et 0,1 % des participants témoins. Les patients qui recevaient un traitement anticancéreux systémique et ceux atteints de cancers de stade IV étaient également plus susceptibles de présenter des titres d’anticorps plus faibles.

Après des corrections multivariées, les patients atteints d’un cancer qui présentaient une réponse indétectable des anticorps faisaient face à un risque 3 fois plus élevé d’infection perthérapeutique par le SARS-CoV-2 (rapport de cotes [RC] : 3,05 ; P < 0,001) et à un risque 6,5 fois plus élevé d’hospitalisation liée au SARS-CoV-2 (RC : 6,48 ; P < 0,001) que ceux qui présentaient une réponse positive des anticorps.

Dans l’ensemble, dans la cohorte de patients atteints d’un cancer, 259 patients ont présenté une infection perthérapeutique, et 55 patients ont fait l’objet d’une hospitalisation liée au SARS-CoV-2 après le test de détection des anticorps. Les patients hospitalisés présentaient des titres d’anticorps médians significativement plus faibles que ceux qui n’étaient pas hospitalisés (147,0 U/ml contre 10 961,0 U/ml).

Les résultats suggèrent que le test de détection des anticorps dirigés contre la protéine Spike du SARS-CoV-2 « peut identifier les patients atteints d’un cancer qui présentent le niveau le plus faible de protection et d’immunité dérivées des anticorps contre le SARS-CoV-2 et le COVID-19 », concluent les auteurs. Ils soulignent qu’à leur connaissance, il s’agit de la première étude à démontrer une telle association.

Les résultats pourraient également aider les individus à prendre des décisions plus éclairées concernant les risques personnels et les précautions à prendre pour réduire le risque d’infection et de transmission.

Les auteurs notent toutefois que le test de détection des anticorps n’est « qu’une partie d’une stratégie plus large qui comprend des efforts collectifs, tels que la ventilation, la filtration de l’air et le port du masque bilatéral, ce qui rendra la vie plus sûre pour les patients vulnérables et immunodéprimés ».

Les auteurs d’un éditorial accompagnant l’étude  proposent des stratégies supplémentaires pour répondre aux besoins des plus vulnérables, y compris des efforts pour élargir les conseils liés aux vaccins et l’accès aux vaccins, améliorer l’accès aux tests de détection des anticorps et sensibiliser les personnes sur divers sujets, de la manière dont le virus se propage à la manière de réduire la transmission au sein du foyer.

Globalement, les éditorialistes concluent que l’étude apporte des données probantes « convaincantes » que les patients atteints d’un cancer sont plus vulnérables au COVID-19, et ils suggèrent que « les vaccins et les tests de détection des anticorps sont des composants clés d’une stratégie exhaustive de protection des patients en oncologie les plus vulnérables pendant la pandémie de COVID-19 actuelle ».

L’article a été adapté de sa forme originale, rédigée par Megan Brooks et parue sur Medscape.com , qui fait partie du réseau professionnel Medscape.



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