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AVC mineur : quels patients gardent des limitations ?

Rédigé le Mardi 15 Mars 2022 à 11:47 |



À retenir
  • Des chercheurs proposent un arbre décisionnel simple à utiliser pour identifier les patients qui risquent de conserver des limitations dans leurs activités habituelles 3 mois après leur sortie d’hospitalisation pour AVC mineur. Cet outil se fonde sur les données sociodémographiques, l'état neurologique (score NIHSS) et la fonction cognitive (score MoCA).
  • Cette étude montre par ailleurs qu’environ la moitié des patients de la cohorte recrutée n’ont pas pu reprendre les activités habituelles qu’ils avaient avant l’AVC. Ce pourcentage élevé souligne l'importance d’explorer l’intensification des pistes thérapeutiques actuellement mises en œuvre chez les patients ayant eu un AVC mineur.
Pourquoi est-ce important ?
Environ deux tiers des patients ayant eu un AVC mineur (NIHSS ≤5) sont renvoyés chez eux mais peuvent conserver des difficultés à conduire leurs activités habituelles. Des modèles prédictifs ont été établis pour évaluer la nécessité d'assistance des patients en sortie d’hospitalisation après différents diagnostics mais ils ne sont pas spécifiques de ceux ayant eu un AVC, et ne permettent pas d’établir s’ils pouvaient effectivement reprendre leurs activités antérieures. Cette étude visait ainsi à prédire plus précisément ce devenir pour mieux allouer une prise en charge adaptée avec réadaptation ambulatoire si nécessaire.
Méthodologie
L’arbre décisionnel a été établi à partir de deux cohortes, l’une de construction (établie par les patients du service des urgences AVC de l’hôpital Pitié Salpêtrière, Paris), l’autre de validation (établie à Berne, Suisse). Les patients inclus étaient ceux qui avaient eu un AVC avec un NIHSS ≤5 à l'admission et retournant à son domicile à la fin de l'hospitalisation, toujours vivants à 3 mois post-sortie.
Principaux résultats
La cohorte de construction regroupe 105 patients parmi lesquels 57% ont repris leurs activités quotidiennes pré-AVC (mRS 0-1) à 3 mois de suivi. Par ailleurs, 43 d’entre eux ont été orientés après leur sortie du domicile vers un physiothérapeute ou un orthophoniste, le score mRS à 3 mois étant comparable dans le groupe en ayant bénéficié et l’autre.
L’entrée dans l’arbre décisionnel était fondé sur le score MoCA, permettant de dépister les dysfonctionnements cognitifs (fonctions exécutives, capacités visuospatiales, langage, mémoire, raisonnement abstrait) : ceux qui avaient un MoCA ≥26 et un score NIHSS de 0 à la sortie de l'hôpital avaient un pronostic favorable. Parmi ceux qui avaient un MoCA ≥26 et un score NIHSS >0 à la sortie, seuls ceux qui étaient retraités avaient un pronostic de récupération favorable. Enfin, ceux qui avaient un MoCA <26 et un âge >65 ans n’avaient un pronostic favorable qu’en cas de MOCA de 24-25. Pour les autres, le pronostic n’était pas favorable.
Ainsi, la précision de cet arbre décisionnel était de 80%, et sa sensibilité et spécificité de 71,6% et 91% respectivement. Les erreurs prédictives concernaient 20% des patients, dont 3,8% de faux positifs (prédiction d'une issue favorable non atteinte) et 16,2% des faux négatifs.
Parmi la cohorte de validation (patients un peu plus âgés, un peu moins autonomes et avec un score NIHSS initial moins favorable que dans la cohorte de construction), cet outil a une précision de 72%, une sensibilité et spécificité de 76,9% et 68,9%, et des taux de faux négatifs et de faux positifs de 9% et 19% respectivement.
Les erreurs de prédiction concernaient principalement les patients ayant un MoCA <24 et un âge ≥65 ans, suggérant que les scores MoCA sont potentiellement plus faibles en raison du vieillissement normal sans conséquences sur les activités de la vie quotidienne.  


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