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Prévention des chutes : un bénéfice modeste des oméga-3

Rédigé le Vendredi 25 Février 2022 à 12:06 |



A retenir
  • L’étude randomisée DO-HEALTH menée en double aveugle sur trois ans chez des sujets de 70 ans et plus en bonne santé montre qu’une dose de 2.000 UI/j de vitamine D ou un programme d’activité physique non supervisé ne permet pas de modifier le taux d'incidence des chutes ou celui des chutes engendrant une blessure. 
  • En revanche, la supplémentation en oméga-3 offrait un bénéfice modéré sur l’incidence totale des chutes, notamment chez les plus actifs et ceux qui avaient déjà un taux d’oméga-3 élevé à l’inclusion.
Pourquoi est-ce important ?
Les chutes des personnes âgées constituent un facteur de risque indépendant du déclin fonctionnel et du risque d’institutionnalisation, a fortiori chez les sujets qui ont déjà chuté à plusieurs reprises. Afin de réduire la fréquence des chutes chez les plus âgés, différentes stratégies ont été étudiées : de nombreuses études ont été menées concernant la supplémentation en vitamine D mais leurs résultats sont contradictoires. L’activité physique a été décrite comme étant bénéfique, mais les données sont moins convaincantes concernant un exercice non supervisé. Enfin, la supplémentation en acides gras omega-3 est connue pour être bénéfique au métabolisme musculaire, mais aucune étude clinique concernant leur intérêt dans la prévention des chutes n’a pour l’heure été concluante. Dans ce contexte, l’ étude DO-HEALTH visait à étudier une approche combinée de ces options de prise en charge sur différents paramètres cliniques ou biologiques .
Méthodologie
DO-HEALTH est une étude d’intervention en double aveugle randomisée contrôlée dont l’objectif était d’évaluer une approche préventive permettant de maintenir des séniors en bonne santé. La prévention des chutes était l’un des critères d’évaluation de l’étude. Elle a recruté des personnes de 70 ans et plus en bonne santé et vivant à domicile, sans problèmes de santé aigus dans les 5 années précédant l’inclusion au sein de cinq villes européennes (Genève, Zurich, Bâle, Innsbruck, Toulouse, Coimbra). Ils ont été répartis entre un groupe sous supplémentation élevée (2000 UI/jour) ou conventionnelle (800 UI/j) de vitamine D au sein desquels un plan d’études factoriel 2x2x2 permettait une randomisation selon deux types d’interventions complémentaires : 1g/j d’oméga3 (O3) versus pas d’O3, et un programme d’activité physique (AP) réalisés à domicile vs activité habituelle.
Principaux résultats
Après un suivi médian de 3 ans, l’analyse des données a pu être menée auprès de 1.900 participants (âge moyen 74,9 ans et 61,7% de femmes). En moyenne, ils présentaient 3,3 comorbidités à l’inclusion et 41,9% avaient chuté au cours de l’année précédente.
À l’inclusion, les taux moyenne de vitamine D était de 22,4 ng/ml, 60,3% des patients ayant un taux <20 ng/ml et 10,9% prenant déjà une supplémentation (≥ 800 UI/j). Aucune différence du taux moyen de vitamine D n’était observée entre ceux qui avaient et ceux qui n’avaient pas d’antécédents de chute. En revanche, les chuteurs à l’inclusion avaient un taux d'oméga-3 inférieur aux autres (DHA 73,9 vs 81,1 ug/ml et EPA 23,7 vs 26,9 ug/ml).
Au cours du suivi, 3.333 chutes ont été dénombrées, soit un taux d'incidence global de 0,56 par personne et par an chez 1.311 participants.
Aucune différence n’a été observée en fonction de la dose de vitamine D ni en fonction du taux mesuré à l’inclusion ou au cours du traitement. De même, l’activité physique n'a pas eu d'effet bénéfique global sur le risque de chute, même si elle conduisait à une différence significative dans le sous-groupe des hommes (rapport des taux d’incidence IRR=1,23 [1,02-1,48]), les plus jeunes (IRR=1,16 [1,00-1,33]), et ceux qui avaient eu une chute avant l’inclusion (IRR= 1,17 [1,00-1,37]).
La supplémentation en oméga-3 a réduit le taux d'incidence des chutes totales de 10% (IRR=0,90 [0,81-1,00], p=0,04), notamment chez les femmes (IRR=0,88 [0,77-1,00]), les >75 ans (IRR=0,81 [0,69-0,95]), ceux qui avaient un taux d’O3 plus élevé à l’inclusion (IRR=0,83 [0,71-0,97]) et ceux qui avaient une activité physique supérieure à la moyenne à l’inclusion (IRR=0,84 [0,72-0,97])


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