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Addiction sexuelle, religiosité et spiritualité

Rédigé le Vendredi 21 Janvier 2022 à 14:45 |



Une revue parue dans Journal of Behavioral addictions se penche sur le poids de la religiosité et/ou de la spiritualité sur la perception individuelle du comportement sexuel.
Nouvelle entité du CIM-11
Les troubles du comportement sexuel compulsif ont fait leur apparition dans la 11e édition de la classification internationale des maladies (CIM-11) en 2019. Ils se caractérisent par une incapacité persistante (au moins 6 mois) à contrôler des impulsions ou des pulsions sexuelles intenses et répétitives. Les activités sexuelles répétitives deviennent un élément central dans la vie de la personne qui tend à négliger les autres activités et responsabilités, et les tentatives de réduire ce comportement s’avèrent infructueuses. Le patient maintient ce comportement malgré les conséquences négatives et malgré une détresse marquée, un manque ressenti dans sa vie (sociale, personnelle, familiale…) et l’absence de satisfaction qu’il en tire. Outre les activités sexuelles en couple, les principales conséquences comportementales identifiées sont l’activité sexuelle fréquente, le recours à des services sexuels rémunérés, à la pornographie et à la masturbation.
Une perception de l’addiction dépendante de déterminants individuels 
La reconnaissance de l’addiction sexuelle doit permettre de mieux cerner et appréhender la prise en charge des personnes concernées qui nécessitent une intervention clinique. Il existe cependant des débats sur la classification de ce comportement comme étant un trouble impulsif, compulsif ou addictif. Les débats portent aussi sur les risques d'erreur de diagnostic. Sur ce plan, l’importance du jugement moral personnel peut influencer d’une part la détresse personnelle et les conséquences comportementales qui découlent de cette addiction. Le rôle de la notion d’incongruence morale entre le comportement et les valeurs personnelles de la personne peut être déterminant chez les personnes ayant une spiritualité ou une religiosité forte.
Pour exemple, le recours à la pornographie peut être plus facilement perçu comme étant problématique pour la personne lorsqu’il entre en conflit avec la désapprobation de cet usage par sa religion ou selon ses valeurs spirituelles. Ces sujets sont donc souvent moins susceptibles d’y avoir recours que les autres. Pour autant, même s’ils en font un usage non problématique, ils pourront le vivre comme tel. Aussi, selon les patients, la plainte exprimée concernera le seul usage dérégulé, la seule incongruence morale, ou les deux.
Un intérêt récent de la recherche
Les auteurs de cet article ont conduit parallèlement une revue de la littérature consacrée au sujet : ils ont identifié 46 articles relatifs à 59 études, sachant que la plupart d’entre elles ont été conduites dans la dernière décennie, preuve d’un intérêt relativement récent pour le sujet. La plupart décrivent une relation positive entre la religiosité et les troubles sexuels compulsifs, même si cette association est généralement faible à modérée et que certaines études, quoique minoritaires, concluent à une absence de relation. Les données relatives à la spiritualité sont plus rares, mais suggèrent toutefois une relation positive et modeste entre les deux. Pour mémoire, la plupart ont utilisé des instruments d’évaluation du comportement sexuel qui étaient validés, et qui étaient le plus souvent des auto-questionnaires (HBI-19, I-CSB, CPUI-9).
Avoir une addiction sexuelle et penser avoir une telle addiction relève donc de déterminants individuels qu’il convient d’étudier et d’intégrer.


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