Prise en charge des drogués : La double peine des détenus

Rédigé le Jeudi 20 Janvier 2022 à 14:25 |



L'Alliance nationale contre le Sida (Ancs) fait un plaidoyer sur la réduction des risques auprès des consommateurs de drogues, des agents de la chaîne judiciaire, en particulier les juges d’application des peines, sur l’amélioration des dispositions juridiques concernant le cadre des drogues. En atelier à la Somone avec les juges d’application des peines, les médecins, mais aussi les acteurs communautaires, pour discuter ensemble de la possibilité d’améliorer les dispositions de la loi pour que les personnes qui sont condamnées, puissent accéder à des services de santé, notamment des services de prévention et de traitement du Vih.
 
 Le Sénégal, à l’instar de l’ensemble des pays du monde, est en train de travailler à améliorer le cadre juridique des drogues. Dans le Quotidien, Massogui Thiandoum, directeur technique de l’Ancs, a plaidé pour les personnes qui consomment des drogues et qui sont condamnées à des peines longues et lourdes. «Et ces personnes ont parfois des problèmes d’accès à des services de santé. Particulièrement, s’il s’agit de personnes qui vivent avec le Vih/Sida. C’est pourquoi nous avons réuni les agents de la chaîne judiciaire, pour améliorer les dispositions de la loi pour que les personnes qui sont condamnées puissent accéder à des services de santé, notamment des services de prévention et de traitement du Vih», déclare Massogui Thiandoum.
 
A l’en croire ,  pour atteindre cet objectif il faudra "passer par les agents de la chaîne judiciaire, notamment les juges d’application des peines qui peuvent apporter beaucoup, puisqu’ils interviennent après la condamnation des personnes. Ils peuvent réaménager la peine d’un condamné ou faire en sorte que l’accès du condamné à des services de santé, puisse être facilité", explique M. Thiandoum. Il enchaîne : "Ce que nous voulons, c’est que l’ensemble des personnes, où qu’elles se trouvent, puissent accéder à des services de prévention et de traitement. Parce que le traitement du Vih-Sida fait qu’actuellement, si la personne est bien observée et bien traitée, elle atteint un stade où le Vih est indétectable dans son organisme.
 
Et à partir de ce moment, il ne peut plus infecter. Donc nous avons besoin d’accéder à l’ensemble des personnes qui vivent avec le Vih-Sida, leur offrir des services pour pouvoir éliminer à moyen terme, l’infection à Vih-Sida."
 
Aujourd’hui, malgré que la moyenne nationale soit de 0,3% de prévalence, il faut noter que les consommateurs de drogues ont des niveaux de prévalence un peu au-dessus de 1%. «Cela veut dire qu’ils sont beaucoup plus vulnérables et beaucoup plus infectés que la population générale. C’est pourquoi ils constituent un groupe cible et prioritaire, sur lequel nous concentrons nos interventions, pour réduire et éliminer le Vih-Sida en leur sein. On ne parle plus de la lutte comme avant, parce que le Sénégal a fait des avancées majeures très importantes. En l’espace de 15 ans, nous avons réduit de plus de la moitié, les infections à Vih-Sida au Sénégal. Nous étions à des taux de 0,7% il y a 15 ans et aujourd’hui, nous sommes à 0,3% ; cela veut dire que le Sénégal fait de très bons résultats», s’est félicité M. Thiandoum. Toutefois, il invite tous les acteurs à ne pas dormir «sur leurs lauriers, mais plutôt continuer à maintenir la réponse au Vih, faire en sorte qu’elle soit une priorité de santé publique pour pouvoir éradiquer le virus d’ici 2030».