COVID-19 et cycle menstruel… des données commencent à émerger

Rédigé le Mardi 16 Novembre 2021 à 17:24 |



Une étude menée sur 127 femmes s’est intéressée de près aux troubles du cycle menstruel après une infection par SARS-CoV-2. Les résultats montrent que :
16% des femmes de la population suivie ont rapporté une modification de leur cycle menstruel après infection par le SARS-CoV-2 ; Ces femmes ont également signalé davantage de symptômes en lien avec l’infection que les autres.

Méthodologie

L’étude prospective Arizona CoCHORT a recruté depuis mai 2020 des individus dans l’objectif d’identifier les conséquences à long terme de l’infection à COVID-19.

Les analyses présentées ici ont été limitées aux participantes âgées de 18 à 45 ans non enceintes en janvier 2020. Elles ont été recrutées à partir d’enquêtes menées en partenariat avec plusieurs départements de santé et centres de dépistage COVID-19 en Arizona. Les femmes ayant une COVID-19 confirmés ou suspectés ont été soumises à un questionnaire concernant leurs symptômes toutes les 6 semaines environ.

Principaux résultats

Parmi les 127 femmes positives à la COVID-19 incluses dans l’étude, 16% ont rapporté avoir eu une modification de leur cycle menstruel. En moyenne, 57 jours s’étaient écoulés entre le dernier test positif au SARS-CoV-2 et les variations de cycle menstruel. Les femmes qui rapportaient des modifications de leur cycle menstruel étaient globalement plus fatiguées que les autres (p<0,1), souffraient plus souvent de maux de tête (p<0,002) et d’essoufflement (p<0,002) que les autres.

Quelles étaient les principales modifications du cycle menstruel ?
60% des femmes concernées évoquaient des règles irrégulières, 45% une augmentation des symptômes liés au syndrome prémenstruel, et 35% des règles moins fréquentes.

Les femmes qui rapportaient des modifications de leur cycle menstruel avaient-elles des caractéristiques différentes des autres ? 
Globalement elles présentaient un nombre significativement plus important de symptômes liés au COVID-19 que les autres (8,6 versus 6,1).  Autre particularité, ces femmes étaient deux fois plus susceptibles d’être d’origine hispanique que les autres (50% versus 25%, p=0,03).

D’autres différences ont été notées, sans pour autant qu’elles aient atteint un seuil de significativité. Notamment les femmes qui ont rapporté avoir eu une modification de leur cycle menstruel étaient plus souvent en surpoids ou obèses (60% versus 45%, p=0,2), présentaient une COVID-19 plus sévère (score de sévérité 5,3 versus 4,4, p=0,14) que les autres. 

Principales limitations

Cette étude porte sur un faible effectif.
Univadis