Infliximab pendant la grossesse ou l’allaitement : différer les vaccins vivants chez les enfants exposés

Rédigé le Jeudi 28 Avril 2022 à 15:17 |



Infliximab pendant la grossesse ou l’allaitement : différer les vaccins vivants chez les enfants exposés
L’infliximab (Remicade®, Remsima®, Inflectra®, Flixabi® et Zessly®) est une biothérapie indiquée dans plusieurs pathologies chez les adultes (polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, psoriasis…) et chez les enfants de 6 à 17 ans (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique).  
Chez la femme enceinte, l’infliximab traverse le placenta et peut être détecté dans le sang des enfants exposés pendant la grossesse jusqu’à 12 mois après la naissance. De même, chez la femme allaitante, l’infliximab est retrouvé à de faibles concentrations dans le lait.
Différer l’administration de vaccins vivants chez les enfants exposés
Par son mode d’action, l’infliximab peut affaiblir le système immunitaire des enfants exposés pendant la grossesse et l’allaitement. C’est pourquoi l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indique que :
  • Les vaccins vivants ne doivent pas être administrés aux enfants dans les 12 mois après la naissance s’ils ont été exposés à l’infliximab pendant la grossesse, à cause du risque d’infection, y compris d’infection disséminée grave pouvant être fatale.
  • L’administration d’un vaccin vivant chez un enfant allaité par une mère sous infliximab n’est pas recommandée. Il est alors important d’échanger avec la patiente sur les bénéfices d’un allaitement face au risque d’exposer l’enfant aux maladies évitées par la vaccination.
Quels vaccins sont concernés ?
Les vaccins vivants atténués indiqués chez les moins de 12 mois sont le BCG, le ROR, les vaccins contre la fièvre jaune, les rotavirus ou la varicelle.
En cas de report de la vaccination, un certificat de contre-indication temporaire de vaccination pour motif médical doit être établi, afin de permettre à l’enfant d’accéder à un mode de garde en collectivité.
Quelles exceptions ?
S’il existe un réel bénéfice clinique pour le nourrisson, il est envisageable d’administrer des vaccins vivants atténués avant la fin de l’expiration du délai d’un an dans les cas où :
  • Les taux sériques d’infliximab chez le nourrisson sont indétectables,
  • L’administration d’infliximab a été limitée au premier trimestre de la grossesse.
De même, l’administration d’un vaccin vivant à un nourrisson allaité par une mère traitée par infliximab est possible si les taux sériques d’infliximab chez le nourrisson sont indétectables. Dans le cas contraire, il faut attendre la fin de l’allaitement.