Enfants de parents fumeurs : quatre fois plus de «risques » d'essayer de fumer

Rédigé le Mercredi 2 Février 2022 à 14:55 |



Enfants de parents fumeurs : quatre fois plus de «risques » d'essayer de fumer
Les adolescents dont les parents ou les personnes qui s'occupent d'eux fument ont quatre fois plus de risques de fumer eux-mêmes. C’est ce que rappelle une nouvelle campagne britannique qui appelle les adultes à arrêter de fumer afin de donner le bon exemple à leurs enfants.
"Les données sont tout à fait claires" commente le Pr Nick Hopkinson, professeur de pneumologie à l’Imperial College London (ICL), dans le film lancé pour accompagner la campagne. 
Les chercheurs de l'Imperial College ont examiné les données de la Millennium cohort study, qui a suivi 11.577 enfants nés en l'an 2000. Ils ont constaté qu'au début de l'adolescence (11 à 15 ans), ceux dont le principal adulte responsable fumait étaient deux fois plus susceptibles d'avoir essayé la cigarette (26,0% versus 10,9%) et quatre fois plus susceptibles d'être des fumeurs réguliers (4,9% contre 1,2%). "Les parents ne se rendent probablement pas compte de l'impact de leur propre tabagisme sur l'idée que se font les enfants de la normalité du tabagisme et, bien sûr, de la disponibilité des cigarettes", conclut le professeur Hopkinson.
Cette multiplication par quatre du tabagisme chez les enfants de fumeurs est considérablement plus élevée que ce que l'on pensait jusque là. Cette nouvelle analyse est la preuve que le risque relatif pour les enfants dans les foyers fumeurs augmente, et ce alors que le nombre de parents qui continuent à fumer est en diminution. La raison de ce phénomène n'est pas claire. Cependant, ce qui est clair, c'est que si les enfants dont les parents fument ont deux fois plus de chances d'essayer de fumer, le risque qu'ils deviennent des fumeurs réguliers est beaucoup plus élevé encore - quatre fois plus élevé que pour ceux dont les parents ne fument pas.
En cachette
La nouvelle campagne a également mis en lumière des recherches récentes, qui ont montré que les caractéristiques familiales sous-tendent les comportements tabagiques, les enfants âgés de 10 à 15 ans étant plus susceptibles de fumer si l'un de leurs parents fume actuellement ou a fumé dans le passé. Les jeunes fumeurs sont plus susceptibles d'avoir commencé à fumer à l'âge de 12-13 ans et, surtout, leur moyen le plus courant d'obtenir des cigarettes - chez plus de la moitié des jeunes fumeurs - est de se procurer des cigarettes auprès d'autres personnes, y compris la famille et les amis.
Environ la moitié des jeunes fumeurs fument en cachette. Leur famille ignore qu'ils fument, et environ 40% déclarent que leurs familles essaieraient de les faire arrêter de fumer si elles étaient au courant. En revanche, presque tous les jeunes (99 %) qui ne fumaient pas ont déclaré que leurs parents essaieraient de les arrêter s'ils commençaient à fumer.
Arrêter avant d'être parent
La campagne est l'occasion de rappeler que les fumeurs ne devraient pas attendre d'être parents pour arrêter.
Arguments utiles à rappeler aux futurs parents :
  • Les fumeurs sont deux fois plus susceptibles d'avoir des problèmes de fertilité que les non-fumeurs, et cela vaut pour les hommes comme pour les femmes. 
  • Le risque de problèmes de fertilité augmente avec le nombre de cigarettes fumées par jour. 
  • Le risque de fausse couche ou de mortinatalité est beaucoup plus élevé pour les fumeuses enceintes ou les femmes dont le partenaire fume que pour les non-fumeuses.